Rester en couple pour les enfants : bonne ou mauvaise idée ? article Copl

J'ai été consultée comme expert du couple pour la rédaction de cet article par Copl . Vous trouvez l'article original le site de Copl https://copl.be/

Article Copl : Se séparer n’est jamais simple… Et l’est encore moins lorsqu’on est parent. Mais rester ensemble pour les enfants est-il pour autant une bonne, ou une mauvaise idée ? Une psychothérapeute nous répond. 

Accepter la fin d’une relation amoureuse est un véritable deuil qui met parfois du temps et qui est lourd de conséquences, qui plus est quand on a des enfants avec son/sa partenaire.  Il arrive même que parfois, prendre cette décision qui bouleversera leur vie pour toujours soit une responsabilité trop lourde à porter pour certains parents, et préfèrent envisager de rester en couple malgré la fin évidente de la relation. Mais est-ce vraiment bonne idée, pour soi et pour ses enfants ?

Gaetana Vastamente, psychothérapeute individuelle et de couple en région namuroise, est experte chez Copl. Selon elle, cela ne peut fonctionner que si – et seulement si – les parents ont une relation dénuée de toute rancœur et arrivent à vivre ensemble dans des conditions sereines et apaisées… Ce qui n’est pas à la portée de tous. 

Pourquoi a-t-on peur de se séparer quand on a des enfants?

Pour comprendre cette peur de faire vivre une séparation à ses enfants, la thérapeute nous invite à nous connecter à notre propre histoire: « Cette crainte de se séparer d’un partenaire que l’on aime plus vient souvent de notre vécu d’enfant : si nos parents se sont eux-mêmes séparés et qu’on en a souffert, on aura tendance à projeter la souffrance vécue sur ses enfants, et se promettre de ne jamais leur faire vivre ça. En réalité, on a surtout peur de se reconnecter à son enfant intérieur et aux souffrances vécues à cette période », nous explique la psychothérapeute. « A contrario, si la séparation des parents a été bien vécue, un adulte aura moins de crainte de faire souffrir ses propres enfants. Mais lorsqu’elle a été difficile à vivre, il est possible qu’inconsciemment, on refuse d’être confronté à nouveau à cette souffrance ». 

Il se peut également que l’on ait des parents toujours en couple, dont on a idéalisé la relation. « Se séparer va être alors comme casser cet idéal familial auquel on veut correspondre, ce qui peut être très lourd à porter ». Deux cas de figure qui peuvent pousser les partenaires à envisager de rester ensemble pour les enfants.  

Rester ensemble uniquement pour les enfants, ça peut fonctionner… ou pas ? 

Selon l’experte Copl, il est bien entendu envisageable de choisir de rester ensemble pour les enfants alors que l’histoire d’amour entre les partenaires est terminée, et être donc uniquement un couple parental.

Mais ce choix ne peut être bénéfique que si les deux partenaires acceptent de vivre côte à côte et de mettre entre parenthèses leur vie sentimentale (ou sont d’accord de vivre cela chacun de leur côté) et arrivent à se respecter, mais aussi à offrir à leurs enfants une vie de famille où le conflit n’est pas le quotidien. « Un enfant qui évolue dans une famille où l’ambiance générale est conflictuelle sera surstimulé neurologiquement, et aura beaucoup de mal à réguler son stress. Il risque aussi de se renfermer et d’être agressif », nous confie Gaetana Vastamente. « Vivre dans les tensions permanences n’est tenable ni pour les parents, ni pour les enfants. Si c’est le cas, alors il est vraiment préférable de se séparer ». 

Les autres risques induits par le fait de rester ensemble uniquement pour les enfants : 

  • Vivre exclusivement pour ses enfants:« Il n’est pas rare de voir des parents ne vivre plus que pour leurs enfants. C’est un modèle dangereux qu’ils risquent de leur transmettre, qui peut faire croire aux enfants que l’on doit « sacrifier » notre vie sentimentale et personnelle sur l’autel de la parentalité », exprime la thérapeute.  
  • Leur reprocher d’avoir été malheureux/se en amour pour les protéger: pour l’experte, décider de continuer à vivre en couple « pour les enfants » doit se faire en âme et conscience mais, surtout, sans le dire aux enfants, ni même leurs reprocher de se « sacrifier » pour eux. « C’est quelque chose d’extrêmement destructeur que de reporter la faute sur l’enfant, qui risque de le marquer à vie ». 

Prendre la bonne décision: trois conseils de l’experte Copl

Entamer une thérapie de couple 

Se faire aider d’un(e) thérapeute pour y voir plus clair : dans ce genre de situation, la thérapie est presque un incontournable, selon l’experte. « Une thérapie permet de décortiquer le(s) problème(s), d’avoir un avis extérieur mais aussi de déconstruire les peurs, les croyances ou encore les diktats qui nous définissent et nous bloquent, de manière consciente parfois, mais souvent inconsciemment ». 

Une thérapie qui va aider les partenaires à aller au-delà de leurs angoisses et les aider à prendre la bonne décision pour eux, mais surtout un chemin à emprunter à deux, selon Gaetana Vastamente. « Il est absolument primordial que cette thérapie soit suivie par les deux conjoints, qu’ils travaillent de concert et évoluent ensemble ». 

Faire la liste des « Pour » et des « Contre »

Autre tips de la spécialiste : faire une liste de « pour » et de « contre ». « Cette démarche peut paraître étrange mais elle permet d’avoir les idées bien au clair. De savoir si on va supporter ou pas de vivre avec une personne qu’on aime plus ou pas, de s’imaginer comment on pourrait vivre telle ou telle situation », nous confie la thérapeute


Expliquer aux enfants ce qu’il se passe 

« On pense souvent que ne rien dire aux enfants nous permet de les protéger. En tant que thérapeute, je peux vous dire que c’est faux : les enfants, vu qu’ils vivent avec nous, vont ressentir des choses, comprendre tacitement que la situation change, sans qu’aucun mot ne soit posé dessus. C’est une situation très insécurisante pour eux », nous explique Gaetana Vastamente. Raison pour laquelle elle invite les parents en difficulté de couple à parler à leurs enfants.

Un discours qui se fera avec des mots simples et adapté à l’âge des enfants, et avec bienveillance : « On n’est pas obligé de tout dire à ses enfants, mais juste dire que papa et maman vivent une relation un peu compliquée pour le moment permettra aux enfants de comprendre ce qu’ils ressentent, et ils arrêteront de s’imaginer un tas de choses », nous partage la psy, qui conseille aux couples qui sont suivi de demander à leur thérapeute de les aider à préparer en amont cette discussion.

 

 

Si vous aussi vous vous questionnez par rapport à votre couple : rester pour les enfants?

Rester ou pas « pour les enfants »? Cette question est légitime… elle nous renvoit à notre vécu et à la souffrance qu’on souhaite toujours, en tant que parents,  éviter à nos enfants… Si vous vous questionnez, c’est très constructif et nous pouvons voir ensemble que choisir au mieux  pour votre couple et votre famille

Gaetana Vastamente

Psychothérapeute en Individuel et du Couple - Formatrice certifiée en EFT clinique - Médiatrice familiale - Coach

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